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Quand l'environnement sonore s'invite au cœur de l'espace public

L'environnement sonore est généreux. C'est une matière riche et dense qui se sculpte et se modèle. Il suffit de ralentir le temps pour l'apprivoiser, pour en saisir les nuances; le parcourir, le frôler, le franchir... s'immerger.
Evénement, manifestation, évocation, phénomène, tout son fait sens. Et sa rencontre, tout aussi riche et dense, s'invente.

 

Cette approche interroge la singularité du rapport que chacun entretient avec son environnement. Elle concerne tout particulièrement l'approche perceptive, celle qui fait appel aux sens, qui façonne nos connaissances, dessine notre culture, guide nos expériences.

Il est question de ce lien subtile qui ancre l'homme dans son milieu de vie, le relie à ce qui constitue et anime son environnement.

Elle ouvre sur des propositions où les pratiques et usages de l'espace public et les modes de représentation de la perception sensorielle, questionnent le politique. Qu'est ce qui relie l'homme à son environnement ? Comment le perçoit-il ? Comment implique-t-il son corps? Comment engage-t-il son être tout entier ? Comment est-il là, présent ? Cette réflexion porte sur notre propre interrogation concernant l'homme et son rapport au monde, l’homme et son rapport aux êtres vivants.

Il s'agit de faire un pas de côté, d'emprunter les chemins de traverse. Ces propositions invitent à envisager le quotidien comme un champ d'exploration, à se laisser aller pour en apprécier tout l'exotisme. Elles peuvent être des rencontres impromptues qui, comme avec le vermisseau proposent une approche sensible et ludique interrogeant notre rapport au quotidien de la ville. Il peut s'agir de rendez-vous où le public s'embarque pour un périple invraisemblable, où il est invité à fureter dans les méandres sonores d'une histoire en construction, pour apprécier les multiples coexistences de notre monde en mouvement, cf. Des compositions sonores à vivre, à la mesure de son pas.

Tel le musicien improvisant avec son instrument, le cinéaste agençant ses plans séquences, le poète jonglant avec le son des mots, cette approche de l'environnement sonore est un jeu d'équilibre, une création qui se vit sur le fil. C’est une alchimie où se mêlent le temps, le paysage, les ambiances et événements sonores, le cheminement et la singularité de la présence des participants.

 

Ce sont des dispositifs qui impliquent le corps dans sa façon d'être au monde où le sens se crée par les sens. Il s'agit de propositions qui s'éprouvent, pour lesquelles l'engagement de soi est indispensable. Nos sens façonnent notre culture, étayent nos connaissances, quelques soient nos singularités.

Ces travaux invitent au partage et à la rencontre avec l’altérité. A l'image du son, ils ne laissent que peu de traces. Ils génèrent des façons d’être au monde. Ils recréent du sens, de la conscience de ce que nous vivons au présent. Magie de l'instant, ces partitions éphémères, ces poésies fugaces s’évanouissent et s’évaporent au terme du cheminement, au terme de la rencontre.

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